Le muscle est un tissu essentiel au mouvement et à la locomotion : sans les muscles, on ne pourrait tout simplement pas bouger ni se déplacer! Le muscle est un tissu dynamique, ce qui veut dire qu’il est sensible au changement et peut facilement se transformer et s’adapter. Il peut soit devenir plus fort, plus endurant et plus souple ou encore plus faible, moins endurant et plus tendu, tout dépendant du type de stimulus qui lui est imposé. De plus, sa qualité dépend directement de notre apport en protéines alimentaires et de notre niveau d’exercice.
La consommation de protéines alimentaires permet à l’organisme d’améliorer la structure de ses tissus musculaires. Bien que l’implication des protéines sur le mécanisme cellulaire soit complexe à décrire en quelques lignes, il suffit de comprendre tout simplement que les changements musculaires induits par les protéines alimentaires viennent d’un processus que nous appelons la synthèse des protéines (1). C’est-à-dire qu’une cascade cellulaire est déclenchée en présence d’acides aminés dans la circulation sanguine (résultante de la digestion de nos protéines alimentaires). Cependant, en vieillissant, une résistance anabolique (2) peut s’installer et diminuer la sensibilité de l’organisme à capter, assimiler et activer la synthèse des protéines (3). Cette résistance anabolique est la résultante d’une diminution de la pratique d’activité physique souvent observée avec l’âge (4) et la diminution de l’efficacité du système digestif à assimiler les protéines. Avec le temps ces deux facteurs peuvent mener à une fonte musculaire que l’on appelle sarcopénie (5). Néanmoins, l’exercice et une diète équilibrée riche en protéines peuvent ralentir ces effets néfastes sur le muscle (6).
Les évidences scientifiques nous confirment qu’une diète riche en protéines et l’ajout d’une supplémentation en protéines peuvent augmenter et préserver la masse musculaire chez les adultes plus jeunes (7, 8). Quand cette supplémentation est combinée avec l’exercice, on voit l’effet augmenté (9)! Chez les personnes âgées, la combinaison de l’apport en protéines et de l’exercice semblent même plus efficace que chez les jeunes (6). Il faut donc à la fois être actif et avoir une diète équilibrée riche en protéines afin d’éviter la fonte musculaire précoce.
Les recommandations en matière d’exercice pour les personnes âgées sont de pratiquer au moins 150 minutes d’activités physiques par semaine pour s’assurer d’une santé musculaire adéquate (10), et de faire au moins deux séances de musculation. Concernant les protéines, il faut au moins 0.8 g/kg de poids corporel de protéines par jour (exemple : 60g de protéines pour quelqu’un de 60kg) (11). Cependant, la communauté scientifique est en accord que cet apport soit augmenté à 1-1.2 g/kg de poids corporel pour prévenir une perte de masse musculaire qui pourrait mener à des complications d’ordre physique (c’est-à-dire, diminution de la force musculaire, difficulté à se déplacer, perte d’autonomie, chutes, etc.) (12-14).
En conclusion, le muscle squelettique est un tissu qui dépendant de nos comportements et de notre mode de vie, plus spécifiquement de l’exercice pratiqué à chaque semaine et des protéines alimentaires consommées, afin de prévenir des problèmes qui sont liés à la locomotion et à l’autonomie physique et restez actif physiquement et socialement le plus longtemps possible
Chercheur postdoctoral
Gérontopôle de Toulouse
Twitter : @mathieu_maltais
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