Un vieillissement en santé implique le maintien du fonctionnement cognitif et physique et de l’engagement dans la vie, lequel comprend la participation sociale [1]. On définit la participation sociale par l’implication d’une personne dans des activités qui lui procurent des interactions avec d’autres dans sa communauté [1].
Saviez-vous qu’une meilleure participation sociale est associée à un nombre inférieur d’incapacités [2] et de symptômes dépressifs, [3] de même qu’à la préservation des fonctions cognitives [4]? Avoir de bonnes relations aurait un effet protecteur sur la longévité comparable à la cessation du tabagisme et même supérieur au contrôle d’autres facteurs de risque, tels que la consommation excessive d’alcool, l’obésité et la pollution de l’air [5].
L’activité physique, dont les bénéfices sur la santé sont déjà bien reconnus, peut être une activité sociale. Lorsque les activités physiques sont réalisées en interaction avec d’autres, elles peuvent contribuer à la satisfaction envers la vie et à une meilleure santé mentale.
Les relations entre l’activité sociale et l’activité physique
La participation sociale et l’activité physique auraient une influence positive réciproque. D’une part, la participation à des activités physiques peut contribuer à de nouvelles opportunités de rencontres et d’engagement social [6]. Comparativement à ceux qui sont actifs, les Canadiens de 60 ans et plus modérément actifs ou inactifs sont plus à risque d’avoir un faible sentiment d’appartenance à leur communauté et de ne pas participer à des organisations sociales [7].
D’autre part, une participation sociale supérieure et un réseau social diversifié favoriserait la fréquentation de personnes physiquement actives et fournirait un meilleur accès aux ressources d’activités physiques [6]. Une étude montréalaise a montré que les personnes qui ne participaient pas socialement étaient plus à risque d’être inactives physiquement, tandis que celles ayant un réseau social diversifié l’étaient moins [6]. De plus, un niveau élevé de confiance générale en l’autre serait associé à une plus grande fréquence de marches et d’activités sportives [8].
L’activité physique réalisée avec d’autres personnes est parmi les activités sociales les plus pratiquées par les Canadiens de 65 ans et plus, après les sorties avec la famille ou les amis [9]. Individuellement, l’activité physique et la participation sociale ont une influence positive sur la santé, mais leur jumelage bonifierait leur influence positive sur la santé mentale et le bien-être. En effet, les participantes à des organisations sportives (club de tennis, par exemple) rapportaient une plus grande satisfaction envers la vie que celles qui pratiquaient des activités physiques solitaires, comme l’entraînement en salle de gym ou la marche [10]. Jumeler activité physique et sociale aurait des effets positifs sur la santé mentale, en favorisant le développement d’un réseau et d’un soutien social, des liens affectifs et de l’estime de soi.
Conclusion: Bougeons ensemble!
La participation régulière à des activités physiques et sociales constitue une dimension importante d’un vieillissement actif et en santé. Pratiquer une activité physique en compagnie d’autres personnes serait encore plus avantageux. N’attendez plus pour explorez les organisations et les clubs sportifs autour de vous! Osez dès maintenant essayer des activités physiques en groupe ou partagées avec d’autres.
Daniel Naud, Julie Lacerte, Janie Gobeil et Mélanie Levasseur
Chercheurs et étudiants du Centre de recherche sur le Vieillissement de Sherbrooke
Bibliographie
1. Levasseur M, Richard L, Gauvin L, Raymond E: Inventory and analysis of definitions of social participation found in the aging literature: proposed taxonomy of social activities. Social science & medicine 2010, 71(12):2141-2149.
2. Lund R, Nilsson CJ, Avlund K: Can the higher risk of disability onset among older people who live alone be alleviated by strong social relations? A longitudinal study of non-disabled men and women. Age Ageing 2010, 39(3):319-326.
3. Glass TA, De Leon CFM, Bassuk SS, Berkman LF: Social engagement and depressive symptoms in late life longitudinal findings. J Aging Health 2006, 18(4):604-628.
4. Glei DA, Landau DA, Goldman N, Chuang Y-L, Rodriguez G, Weinstein M: Participating in social activities helps preserve cognitive function: an analysis of a longitudinal, population-based study of the elderly. Int J Epidemiol 2005, 34(4):864-871.
5. Holt-Lunstad J, Smith TB, Baker M, Harris T, Stephenson D: Loneliness and Social Isolation as Risk Factors for Mortality A Meta-Analytic Review. Perspect Psychol Sci 2015, 10(2):227-237.
6. Legh-Jones H, Moore S: Network social capital, social participation, and physical inactivity in an urban adult population. Soc Sci Med 2012, 74(9):1362-1367.
7. Meisner BA, Dogra S, Logan AJ, Baker J, Weir PL: Do or decline? Comparing the effects of physical inactivity on biopsychosocial components of successful aging. J Health Psychol 2010, 15(5):688-696.
8. Poortinga W: Perceptions of the environment, physical activity, and obesity. Soc Sci Med 2006, 63(11):2835-2846.
9. Naud D, Levasseur M: Social Participation and Environmental Barriers among Aging Canadians: Distribution and Differences in Gender, Age and Location. In: Social Isolation, Participation and Impact on Mental Health. edn. Edited by Rowe KT. Hauppauge, New York: Nova Science Publishers, Inc.; 2015.
10. Eime RM, Harvey JT, Brown WJ, Payne WR: Does sports club participation contribute to health-related quality of life. Med Sci Sports Exerc 2010, 42(5):1022-1028.
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