Le transport actif, un actif pour sa santé!

Transport actif, un actif pour sa santé

Si vous avez plus de 60 ans, vous vous souvenez certainement de la chanson «Tout le monde veut aller au ciel mais personne ne veut mourir.» J’y vois un parallèle avec l’activité physique. Aujourd’hui, à peu près tout le monde est conscient de l’importance de bouger pour sa santé, mais ciel que les pas à faire ne sont pas faciles pour une majorité de personnes.

Si le gym, l’entraînement ou les cours de groupe ne vous emballent pas, j’aimerais vous mettre sur la piste du transport actif. Faire ses déplacements quotidiennement sans le recours aux véhicules motorisés, c’est une autre façon d’envisager un mode de vie actif.  Nous avons tous besoin de nous déplacer; l’épicerie, le dépanneur, la pharmacie ou la bibliothèque, les occasions se pointent tous les jours. Notre société urbaine nous a habitués à une dépendance toujours plus grande face à l’automobile. Surtout dans un monde moderne qui va de plus en plus vite. Malgré la retraite, avec tout ce temps disponible, les habitudes acquises sont bien ancrées. Pour des courts déplacements, on ne se pose pas de question, c’est la voiture. Pourtant, la mobilité, c’est notre meilleure alliée pour une vie plus active.

La marche et le vélo nous offrent la possibilité assez facilement de rencontrer la quantité d’exercice requis pour avoir un effet préventif important, soit environ 150 minutes de bougeotte par semaine. À condition d’en prendre l’habitude!

Trois bonnes raisons de passer au transport actif

1. La santé: on souhaite tous conserver la santé et notre perception de notre état de santé doit dépasser l’absence de maladie. Bouger plus par la marche et le vélo va forcément produire des bénéfices auxquels il faut être attentif. Être moins essoufflé en montant des escaliers, perdre quelques livres, dormir mieux, se sentir bien dans sa peau, c’est ça la voie du succès. Quand on se sent en bonne condition physique et surtout si on le redécouvre, on ne veut plus s’en passer. Pour moi, c’est la motivation première.

2. La protection de l’environnement: diminuer notre empreinte écologique et réduire les gaz à effet de serre, c’est noble et c’est parfois suffisant pour motiver des choix de vie. Comme ces gestes individuels sont difficilement mesurables,  certains ont besoin de plus. C’est mon cas. La marche et le vélo m’ont exposés inévitablement à la nature. Être plus attentif à la présence des oiseaux, découvrir de nouveaux sentiers ou parcs urbains ont été pour moi des occasions de me rapprocher de la nature et de l’effet apaisant qu’elle procure. Graduellement, ces moments de contact avec la nature, s’offrent comme des cadeaux de la vie, des moments de petits bonheurs quotidiens. Quand cet appel est en nous, ce n’est plus difficile de partir à pied ou à vélo.

3. L’économie : Chaque fois que l’on se déplace à pied ou à vélo, le compteur se met en marche. Ainsi, on arrive à franchir plusieurs dizaines de kilomètres chaque semaine. Cela peut paraître anodin, comme l’érable au printemps qui verse son eau goutte à goutte et qui permet au producteur de vendre des dizaines, voire des centaines de gallons de sirop. Dans mon cas, j’en suis arrivé à me départir de la 2^e voiture et ainsi récupérer des milliers de dollars à vie pour les loisirs et les voyages. Personnellement, je trouve que c’est un choix payant en regard de la qualité de vie.

Faire des choix

Quand vient le temps de partir, quel choix est le plus facile? La marche ou l’auto? Pour une très grande majorité de la population, la question ne se pose même pas puisque la marche et le vélo combinés constituent moins de 10% de tous les déplacements des sherbrookois¹. Pourquoi? La facilité, la disponibilité des autos, l’organisation de nos villes, l’éloignement des services, la disponibilité des stationnements, etc… Tout nous porte vers la facilité et la rapidité.

À pied et à vélo, c’est plus long. Mais ce n’est pas forcément du temps perdu. Surtout à la retraite où ce temps est davantage disponible. À pied ou à vélo, on peut prendre de l’air, avoir l’impression de prendre du temps pour soi. C’est aussi autant d’occasions de regarder la nature, de profiter du soleil ou de se surprendre à apprivoiser la pluie. C’est aussi une façon de vivre le moment présent, de se sentir bien et libre. Ces sentiments consolident les choix que nous avons faits et nous gardent motivés.

L’environnement dans lequel on vit influence grandement nos modes de déplacement. Avez-vous autour de votre lieu de résidence des rues tranquilles, des parcs, des services de proximité comme l’épicerie, la pharmacie, le dépanneur? Avez-vous de la famille proche? Faites l’inventaire de tout ce que vous pourriez faire à pied ou à vélo.

Changer ses habitudes de vie, tout un contrat!

Modifier un comportement, ce n’est jamais facile. Au début, on peut faire des essais parce qu’on a des motifs rationnels : pour économiser, pour améliorer sa santé, par exemple. Ou encore, on peut se donner des moyens de motivation comme l’achat de nouveaux vêtements, ou une sortie au restaurant. Mais pour que ce nouveau comportement s’intègre au mode de vie de façon plus permanente, il faut plus. Nos choix sont influencés par une balance entre les efforts nécessaires et les avantages perçus. Quand on est convaincu (par expérience) que la sensation de bien-être ressentie après la marche est plus forte que la fatigue et l’attrait du divan, la bataille est gagnée.

Plus les bénéfices correspondent à quelque chose d’important pour nous, à des valeurs auxquelles on adhère, plus l’adhésion au mode de vie est ancrée solidement. Ce sont les émotions qui nous permettent de maintenir un mode de vie actif, pas la raison. Encore faut-il y être attentif. C’est ce qui rend les changements d’habitudes aussi complexes.

Investir pour sa santé exige des choix, c’est pareil pour l’investissement monétaire. Ce n’est pas facile d’épargner avec tous les choix de consommation et les plaisirs qui nous sont offerts. Rendus à la retraite, les gens qui ont eu la possibilité de le faire se sentent comblés et en profitent largement. De la même façon, le transport actif rapporte des intérêts multiples. Plus on commence tôt, plus ça rapporte. Sachez en profiter!

Daniel Auger, Retraité et ex-conseiller Kino-Québec

¹ Enquête origine-destination 2012 sur la mobilité des personnes dans la région de Sherbrooke